Bien qu’étrangers à la cathédrale de Tréguier, les gisants de pierre font partie intégrante du cloître ; leur présence donne au lieu un sentiment de calme et d’éternité. Abimés par le temps, couverts de lichens, ils nous questionnent sur notre passage, notre temporalité.

Ma résidence est bâtie sur le thème de notre rapport à la mort. Croyants ou athées, nous en avons tous une vision qui nous est propre, un questionnement sur la finalité de la vie ou sa continuité sous une autre forme. Pour certains, l’âme est la parcelle d’immortalité dans un corps prison ou tombeau, pour d’autres, l’âme en exil attend son corps ressuscité, pour d’autres encore le corps est mortel sans possibilité de résurrection ou réincarnation.

Pour aborder ce thème, j’ai choisi de travailler sur les gisants qui occupent le cloître. A plat-dos couchés sur leurs vaisseaux de pierre, leurs traits s’estompent au fil du temps. Gardiens d’un passé à jamais révolu, ils entretiennent leur mémoire qui perdure dans l’éternité.