« Ouvrez grands vos mirettes ! »

Souvent, on ne regarde plus vraiment le paysage qui nous entoure, celui de notre quotidien. Lorsque Jocelyn et Sophie nous ont fait visiter leur ferme, j’ai senti, au contraire, un regard encore prêt à observer, à s’émerveiller. A travers champs, prairies humides et sous-bois, ils nous ont conduits vers des lieux s’ouvrant sur une vue, un panorama. Mon projet s’est bâti à partir de cet échange et aussi de quelques cercles de métal rouillés, en fait de vieilles roues de charrette que j’avais entrevues en longeant la ferme.

J’ai tissé, comme une dentellière, à l’intérieur de ces cercles, un ouvrage de fil de fer qui fonctionne comme un attrape-regard, proposant une trouée sur le paysage. Mon travail s’est alors profondément ancré dans deux lieux précis, dans lequel je me suis fondue du matin au soir, loin de la routine du travail en atelier : l’un embrasse un panorama large, l’autre, plus intime, s’ouvre sur une mare née de la chute d’un arbre dans la prairie humide.