Le Domaine départemental de la Roche-Jagu a souhaité inviter Corinne Cuénot en 2017 pour la création d’oeuvres inspirées par le thème de la Nuit, en écho à l’exposition du Muséum national d’Histoire naturelle présentée au château. De ce projet de résidence artistique sont nées deux oeucres : Couleur de nuit, présentée dans la chambre des combles et Dreamcatcher installé dans la garde-robe.

Couleur de nuit est une robe dont la crinoline évoque la voûte céleste. Allégorie de la nuit, déesse des ténèbres chez les anciens, peuplé d’animaux nocturnes et de constellations antiques, elle révèle un univers mystérieux qui s’éveille quand d’autres s’en dorment.
Les soirs d’été sans lune, allongé sur le sol, le vertige nous prend à observer la tapisserie du firmament. Pourtant, à l’abri sous le tapis d’étoiles, à la manière d’un voile protecteur, nous pouvons nous abandonner : la nuit veille sur nous.
Selon un proverbe japonais « l’ombre de l’arbre est plus belle que l’arbre lui-même ». Grâce aux jeux de lumière la matière devient ombre mouvante et l’œuvre projetée spectacle fantasmagorique.
Inspiré du printemps de Botticelli et de Peau d’Ane, le film de Jacques Demy, la robe est entièrement tisser de fil d’acier recuit, plongé dans la cire d’abeille.

Dreamcatcher. Dans le sommeil de la nuit, l’inconscience se libère. Entrer dans la nuit, c’est revenir à l’indéterminé, où se mêlent angoisses et monstres. Selon les croyances amérindiennes, les Dreamcatchers (attrape rêves) éloignent les cauchemars. Agissant comme un filtre, il capte les mauvais songes envoyés par les esprits et les brûlent aux premières lueurs du jour.
Le Dreamcatcher est une toile de fil d’acier, réalisée dans un large cercle, il évoque un cauchemar pris au piège dans un filet de pêche. Ce monstre tentaculaire, image du subconscient, tente de s’en échapper et de traverser la paroi.